Le Blogue du BSL

L'Île de rêve du photographe de nature sauvage - Éric Deschamps !

Jeu, 17 juin 2021

Éric Deschamps Collaborateur invité Éric Deschamps

Qui est Éric Deschamps?

Depuis maintenant 5 ans, Éric conjugue son amour profond pour la Nature avec sa passion pour la photographie en explorant l'arrière-pays québécois en quête d'apprentissages sur la faune sauvage.

Pour Éric, capturer des images de cette Nature qu'il aime tant représente bien plus qu'une façon de vous faire voir à travers son regard toute la beauté de celle-ci. Complice de la faune sauvage, Éric photographie avec grande sensibilité ce qu'il perçoit et ressent lors des moments privilégiés qu'il vit entre mer et montagnes. C'est en voyant avec le coeur qu'Éric parvient à immortaliser cette proximité et intimité qu'il a avec la Nature, afin de vous faire vivre les instants mémorables passés sur le terrain comme si vous y étiez. C'est lui l'homme derrière Nature en vue!

Une situation géographique de rêve 

Afin de bien vous situer, il faut d'abord et avant tout aborder l'emplacement extraordinaire des îles du Bas-Saint-Laurent. Quand on parle d'îles ayant une grande diversité faunique au Québec, on pense souvent par défaut aux Îles-de-la-Madeleine. Toutefois, certaines îles incroyablement riches en faune aviaire se retrouvent en plein coeur du Bas-Saint-Laurent, à seulement 10 km de Rivière-du-Loup. Ces îles constituent un sanctuaire important pour plusieurs colonies de différentes espèces d'oiseaux que la majorité des québécois n'ont jamais eu la chance de voir dans leur vie. Plus d'une dizaine d'îles composent les îles du Bas-Saint-Laurent et la plus grosse d'entre elles est l'île aux Lièvres. La Société Duvetnor veille à la conservation de la nature de ces différentes îles depuis déjà plus de 30 ans. La Société a fait de lle aux Lièvres son château fort en plein coeur du Fleuve Saint-Laurent et y a construit quelques bâtiments de villégiature tout en conservant comme priorité sa philosophie axée sur l'écotourisme. C'est sur cette île que j'ai été hébergé afin de découvrir l'impressionnante faune aviaire qui peuple ce secteur du Bas-Saint-Laurent. 

Bas-Saint-Laurent, nature, oiseaux, duvetnor
Crédit : Guillemots marmettes @Éric Deschamps

Un environnement à couper le souffle 

Mes premières constatations en arrivant sur les îles ont été en lien avec les marées complètement grandioses. Ici, aux îles du Bas-Saint-Laurent, tout est organisé en fonction des marées, dont la variation du niveau de l'eau entre la marée basse et la marée haute est tout simplement immense. En un peu plus de 6h, le niveau de l'eau du fleuve pouvait monter de plus de 5m (environ 18 pieds)! Pour vous aider à visualiser, imaginez qu'une petite maison de 2 étages directement sur la berge à marée basse se ferait complètement submerger par l'eau à marée haute...et ce 2 fois par jour! Même les bateaux qui nous amènent sur l'île aux Lièvres sont en cale sèche lorsque la marée est basse, c'est-à-dire qu'ils sont directement posés sur le fond marin! Il n'y a pas que les humains dont les comportements et habitudes sont adaptés par rapport à ces fascinants changements de niveau d'eau.

Par exemple, l'eider à duvet (Photo 2), qui est l'oiseau emblématique de la Société Duvetnor, profite souvent de la marée descendante pour aller se réfugier dans les différentes baies de l'île aux Lièvres. Ces oiseaux profitent de la marée basse pour se nourrir et se nettoyer dans les petites flaques d'eau restantes sur la grève et pour s'approprier certaines roches, qui sont normalement submergées sous l'eau, pour se reposer en petits groupes. Il y a également différentes espèces d'échassier comme le bihoreau gris qui profitent des marécages peu profonds qui se forment à marée basse pour se nourrir. D'ailleurs, le bihoreau gris niche sur les îles du Pot à L'Eau-de-Vie, particulièrement la plus grosse soit Le Gros Pot, à moins de 600m de l'île aux Lièvres et y partage ses grands arbres parfaits pour sa nidification avec des dizaines et des dizaines de grands hérons qui eux aussi ont plusieurs héronnières (pouponnières à hérons) dans ce secteur (Photo 3 et 4). 

Outre les oiseaux, certains mammifères marins comme le phoque commun se servent des roches et du varech découverts à marée basse pour venir se reposer hors de l'eau. Alors que certains animaux sont fortement influencés par les marées, d'autres sont peu concernés par les fluctuations de l'eau, notamment les différents passereaux comme la paruline bleue, la paruline à flancs marrons, la parluine flamboyante, la paruline à croupion jaune, la paruline à joues grises et plusieurs autres qui évoluent dans leur environnement naturel composé de forêts humides et mixtes de feuillus et de conifères. L'habitat boisé de l'île aux Lièvres est un réel paradis pour ces petits oiseaux et leur présence en grand nombre attire également certains oiseaux de proie comme le faucon émérillon, la petite buse et la chouette rayée. 

Crédit : Eider à duvet @Éric Deschamps
Crédit : Bihoreau gris @Éric Deschamps

Une faune aviaire riche et fascinante 

Parmi toutes les espèces d'oiseaux que j'ai pu observer, mon immensément grande surprise fut les innombrables oiseaux marins présents sur les îles du Pot à L'Eau-de-vie. Les grandes falaises abruptes de ces îles abritent des milliers de nids de petits pingouins, de guillemots à miroir et de guillemots marmettes.  J'avais déjà vu ces oiseaux sur l'île Bonaventure en Gaspésie, mais jamais en aussi grand nombre. Je tiens à vous rappeler que les îles du Pot à L'Eau-de-vie protégées par la Société Duvetnor sont seulement à une dizaine de kilomètres de Rivière-du-Loup! Je n'en revenais tout simplement pas de la richesse aviaire présente sur ces îles si près d'une ville que je croyais pourtant connaître.  

En vol, on peut facilement confondre le petit pingouin et le guillemot marmette, mais la forme de leur bec est fondamentalement très différente. Le bec du guillemot est effilé, alors que celui du pingouin est fort et aplati latéralement. Ces oiseaux marins ont un plumage majoritairement noir profond qui contraste avec certaines zones blanches éclatantes comme celles sur leur poitrine et sur leurs ailes. Les yeux de ces oiseaux sont entièrement noirâtres et sont donc difficiles à différencier du plumage de leur tête. Sous une bonne lumière, il est possible de bien distinguer le plumage velouté des yeux qui ressemblent à de toutes petites perles noires (Photo 6). Bien qu'il s'agisse d'un oiseau que j'avais observé à maintes reprises dans ma terre d'accueil gaspésienne, la manière dont on peut observer les petits pingouins en faisant le tour de bateau guidé offert par la Société Duvetnor est absolument unique. Ça m'a permis de voir l'élégance, le charme, la force et la puissance de ces oiseaux fort impressionnants. C'est incroyable le privilège d'observer les petits pingouins à l'extérieur de l'eau, ici au Bas-Saint-Laurent, sachant que ces oiseaux passent leur vie en mer et ne viennent sur la terre ferme que pour y nicher! 

Crédit : Petit pingouin @Éric Deschamps
Crédit : Petit pingouin @Éric Deschamps
Crédit : Grands Hérons @Éric Deschamps

Il n'y a pas à dire, que vous soyez passionnés, intéressés ou tout simplement curieux, les îles du Bas-Saint-Laurent changeront votre perspective de la richesse de la faune aviaire de la région. 

Les îles du Bas-Saint-Laurent, c'est un joyau dont nous devrions tous connaître l'existence et dont nous devrions être fiers de leur protection 

Éric

Pour suivre Éric : Natureenvue.com et sa page Facebook

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre politique de confidentialité en lien avec les cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos besoins.

J'accepte En savoir plus