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Une brise fraîche souffle sur l’institution du Théâtre du Bic
Rédaction
Nathalie Le Coz, partage avec nous ses rencontres avec des Bas-Laurentiens qui ont tracé leur propre chemin.
La compagnie Les gens d’en bas logée au Théâtre du Bic maintient ans sa position phare de théâtre de création à l’est du Québec depuis 50 ans. À sa barre, on remarque qu’un changement d’équipe s’est opéré dans les toutes dernières années. Un changement de cap en douceur, avec tutorat et souci de continuité, basé sur le modèle du compagnonnage.
Eudore Belzile, figure emblématique du monde de la création théâtrale, n’aurait pas abandonné son poste de directeur artistique sans assurer une relève solide. Ce théâtre n’avait-il pas endigué dans la région tous les talents et tous les espoirs reliés au jeu depuis un demi-siècle?
Marie-Hélène Gendreau allait émerger de ce bassin, en temps et lieu. Native de Trois-Pistoles, elle a fréquenté le Caveau, le théâtre de Victor Lévy-Beaulieu, puis étudié au Conservatoire d’art dramatique de Québec avant d’entamer une carrière dans les grands centres. Marie-Hélène Gendreau n’aurait pu souhaiter mieux pour son prochain chapitre : revenir dans sa région natale pour prendre le relais du mentor, du « grand manitou ».
Aux commandes administratives depuis quelques années, Marjorie Maury cumule un parcours singulier. Obéissant à un rêve de jeunesse, elle a d’abord été comédienne. Puis, prise dans le sillage du commandant Cousteau, elle s’est convertie en biologiste marine. Ensuite, de gestionnaire d’un OBNL en recherche biologique aux Bergeronnes, elle est passée à la direction du Théâtre du Bic. La voilà arrivée à bon port, de retour à ses amours d’origine — le théâtre.
Le duo a les yeux braqués sur le mandat de Les gens d’en bas : être un centre dédié aux arts vivants. Le temps fort de l’année est marqué par une création théâtrale estivale. Les auteurs de ces pièces sont le plus souvent d’origines québécoises et la distribution ainsi que l’équipe de concepteurs intègrent des comédiens et créateurs de la région. Parfois coproduits, ces spectacles voyagent dans les villes où résident les coproducteurs.
Mais attention! Les gens d’en bas ne donnent pas dans le vaudeville, ce genre si cher aux théâtres d’été. On laisse plutôt place à des thèmes plus costauds qui attirent un public majoritairement régional. Puis, d’octobre à mai, le théâtre accueille une quinzaine de spectacles, principalement des œuvres d’arts dramatiques et de danse contemporaine. Comme diffuseur, le théâtre chérit cette place nichée développée avec soin au fil des années qui convient à sa jauge.
Ce vent de fraîcheur qui prend de l’élan au Théâtre du Bic a été accompagné d’une rénovation complète des lieux. Sous sa coque apparemment inchangée, la grange bien visible depuis la route 132 a été colmatée, isolée et modernisée avec des dégagements de scène, des rangées amovibles pour les spectacles de type cabaret, une salle dédiée aux résidences de création multidisciplinaire ainsi que des loges fonctionnelles.
À noter que le ressac postpandémique qui a fait grimper en flèche les coûts de construction avant de défaire les calendriers, puis de susciter une déferlante d’offres culturelles avant le gel des subventions semble maintenant vouloir s’estomper. L’été 2023 a fait salle comble et les yeux des gens de l’équipe du Théâtre du Bic pétillent en évoquant les spectacles de la saison 2024-25.
Réservez vos places!
Théâtre du Bic / Théâtre des gens d'en bas
50, route du Golf-du-Bic
T. 4187364141
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