Le Blogue du BSL

« À la découverte de... la motoneige, ma première randonnée! »

Mer, 10 mars 2021

Elyane Côté



  Elyane Côté   

Adepte de randonnée pédestre en forêt, d'observation d'oiseaux et de contemplation de rivières à demi gelées, j'ai troqué, pour une journée, mes raquettes contre une motoneige. “Je ne connais rien là-dedans !” ais-je dit à mon amie Karine lorsqu'elle m'a invité à découvrir sa passion à moteur. 

Elle a tout de même réussi à me convaincre en me disant avoir chez elle tout ce qu'il fallait. Je pense qu'elle a réalisé l'ampleur de mon ignorance sur le sujet au moment où je suis arrivée chez elle, habillée seulement de mes survêtements de ski de fond... 

Heureusement, elle avait dit vrai. Son sous-sol était l'équivalent de l'arrière-boutique de Jean Morneau (je n'y ai jamais mis les pieds, mais je suis certaine que ça à l'air de ça). Habillée d'une combinaison semblable à celle d'un astronaute et de mitaines à l'apparence de celles à côté de mon four, je pensais être prête pour la conquête de l'Alaska.  

On me demande mon poids pour ajuster la suspension. “Voyons ! J'ajuste pas la suspension de mon auto en fonction de la grosseur de mes passagers !, pas la même chose il paraît. Une fois le malaise passé et mes fesses (pas si lourdes que ça, bon) installées sur le siège arrière, je me dis que je vais être une vraie pro à la fin de la journée. Je me lance donc avec la première question qui me passe par la tête : “ Comment fait-on pour savoir où on est rendu sur le sentier ? Est-ce qu'il y a des petites pancartes ?”.  

Karine se tourne vers moi, l'air d'attendre le signal d'une blague de ma part, puis, voyant que je suis très sérieuse, éclate de rire ! Elle rit tellement que je crus qu'elle tomberait en bas de sa motoneige. Elle finit par reprendre son souffle et m'expliquer que la signalisation était très semblable à celle de nos routes. Évidemment, pendant toute la journée, elle prit un malin plaisir à me montrer toutes les pancartes de signalisation (et je vous jure qu'il y en a beaucoup !).  

Au départ, même au travers de mon casque rembourré et ma visière bien fermée, j'ai trouvé le bruit assourdissant. On était loin de mes petits oiseaux ! J'ai aussi dû m'habituer à rouler plus vite que le 40 km/h que m'offre ma mobylette en été. Mais en moins d'une heure, j'avais pris mes aises (tellement que j'ai failli m'endormir dans mon siège arrière aux allures de Laz-y-boy) et je trouvai même un grand plaisir à descendre des côtes plus abruptes, à sillonner au travers des plantations d'épinettes et surtout à envoyer la main à tous les motoneigistes que nous rencontrions. Le conjoint de Karine me surnomma même “la duchesse”.  

En une journée, j'ai parcouru les sentiers principaux des régions du Kamouraska et de Rivière-du-Loup, été impressionnée par l'accueil chaleureux des relais de motoneige et par l'esprit communautaire qui y règne. J'ai vu des paysages dignes de cartes postales et découvert des coins de ma région dont j'ignorais l'existence. 

Mon coup de cœur fut définitivement le sentier qui longe le fleuve Saint-Laurent, entre Notre-Dame-du-Portage et Saint-André. Bien que plus frisquet, il nous permet d'observer plaines, îles et montagnes comme nulle part ailleurs. 

La motoneige a son univers bien à elle et je comprends maintenant pourquoi elle a tant d'adeptes ! Je ne peux encore me qualifier de pro, mais je propose qu'on m'accorde le titre de « Duchesse initiée aux magnifiques sentiers du Bas-Saint-Laurent »