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La faune des plans d'eau du parc national du Lac-Témiscouata vu par Éric Deschamps, photographe nature
Jeu, 26 août 2021


Qui est Éric Deschamps?
Depuis maintenant 5 ans, Éric conjugue son amour profond pour la Nature avec sa passion pour la photographie en explorant l'arrière-pays québécois en quête d'apprentissages sur la faune sauvage.
Pour Éric, capturer des images de cette Nature qu'il aime tant représente bien plus qu'une façon de vous faire voir à travers son regard toute la beauté de celle-ci. Complice de la faune sauvage, Éric photographie avec grande sensibilité ce qu'il perçoit et ressent lors des moments privilégiés qu'il vit entre mer et montagnes. C'est en voyant avec le coeur qu'Éric parvient à immortaliser cette proximité et intimité qu'il a avec la Nature, afin de vous faire vivre les instants mémorables passés sur le terrain comme si vous y étiez. C'est lui l'homme derrière Nature en vue!
Le parc national du Lac-Témiscouata est un de mes parcs favoris en ce qui a trait à l'observation et à la photographie de la faune ailée. Ce parc situé au sud-est du Bas-Saint-Laurent regorge de vie sauvage dû à ses nombreux écosystèmes et zones de végétation.
La variété d'espèces d'oiseaux y est impressionnante : c'est plus de 150 espèces différentes que l'on peut observer dans ce lieu à travers nos jumelles ou notre objectif. Ce qui est fascinant, c'est qu'on peut tout autant observer un majestueux pygargue à tête blanche (qui est d'ailleurs le symbole du parc) ayant une envergure en vol de plus de 2 mètres, tout comme l'on peut aussi observer un mignon roitelet à couronne rubis qui pèse moins d'un kilogramme.
On y observe aussi une diversité importante de canards aquatiques et d'oiseaux échassiers comme le butor d'Amérique et le grand héron. Et il n'y a pas que la faune ailée qui réside dans les différents lacs et marais; on y retrouve également le cerf de Virginie, l'orignal et le coyote qui bénéficient de ces plans d'eau.
LES LACS
Le Lac Rond, le Petit Lac Touladi, le Grand Lac Touladi et le Lac-Témiscouata sont les quatre lacs du parc où l'observation de la faune est possible.
Pour ma part, le Grand et le Petit Lac Touladi sont mes préférés puisque j'ai eu le privilège d'y faire plusieurs observations extraordinaires lors de mon passage, notamment celle d'un pygargue à tête blanche. Les lacs sont des plans d'eau de choix pour ces géants du ciel qui bénéficient grandement de l'abondance d'omble de fontaine et de perchaude pour nourrir leur nichée.
En effet, les pygargues donnent naissance à leurs jeunes au printemps dans leur grands nids souvent situés au sommet de conifères ou feuillus en périphérie des lacs dans lesquels ils amènent du poisson pour nourrir les juvéniles pendant leur 6 à 7 semaines première semaines de vie. Par la suite, les jeunes quitteront le nid pour explorer à leur tour les lacs avoisinants, ce qui permet donc davantage de possibilité d'observer le pygargue à tête blanche survolant le parc vers le mois d'août.

On voit ici un adulte mature avec un poisson entre ses serres en direction du nid pour y nourrir ses aiglons.

Le Lac-Témiscouata, d'une superficie de 67 km2, est le second plus grand lac en terme de superficie au sud du fleuve Saint-Laurent.
La majorité de la faune aviaire, dont le plongeon huard, se retrouve donc dans les anses, les baies et les îlots comme l'anse à William, l'anse à Prudent et la Grande Baie. Le plongeon huard, qui est reconnu pour son chant et sa beauté unique, profite de ces différentes anses pour y nicher et y élever ses petits.
Outre les oiseaux, certains mammifères comme le cerf de Virginie circulent en lisière des lacs pour de multiples raisons, entre autres pour :
- Se nourrir des diverses plantes qui poussent en milieu humide
- S'abreuver à même l'eau du lac
- Avoir une pause des insectes dérangeants en se mouillant le corps pour se débarrasser et se mettre à l'abri notamment des taons et des mouches (insertion photo 3).
Il en est de même pour les orignaux chez lesquels on peut observer un comportement similaire en bordure de lac.

On voit ici un portrait d'un plongeon huard dans la belle lumière de l'heure dorée.
" Peu importe l'heure du jour et la température, la faune sauvage abonde dans les lacs du Parc national du Lac-Témiscouata et nous offre un spectacle sonore d'une rare quiétude. Que ce soit en randonnée, en kayak ou en chaloupe, j'y retrouve cette accalmie et cette richesse auditive qui m'interpellent au point de parler moins fort, de marcher moins vite et d'écouter davantage. "
J'ai pu rencontrer cette belle femelle aux abords du Grand Lac Touladi pendant qu'elle s'alimentait.
LES MARAIS
Qui dit lac dit souvent marais, marécage ou "swompe" comme on aime bien l'exprimer en québécois. Ces lieux souvent méconnus sont de réelles pouponnières de vie pour de multiples espèces d'oiseaux comme le tyran tri-tri, le grèbe à bec bigarré, le carouge à épaulettes, le martin pêcheur et le butor d'Amérique.
Ces espèces établissent leur nid dans les marais et peuvent ainsi donner naissance à leurs petits sans avoir trop d'inquiétude par rapport aux prédateurs. La végétation y est si dense qu'on peut parfois entendre les oiseaux très près à quelques mètres de soi sans pourtant arriver à les voir.
Au cours des quatre dernières années, à chacune de mes visites au parc national du Lac-Témiscouata, j'ai entendu le chant extraordinaire du grèbe à bec bigarré. Son chant unique à la fois mélodieux et guttural est si puissant et pourtant je n'ai jamais pu l'observer de mes propres yeux! Parfois, lorsqu'ils sont curieux et qu'ils désirent observer leur environnement, il arrive que certaines espèces bien camouflées deviennent observables le temps d'un court instant, notamment le butor d'Amérique lorsqu'il s'étire le cou au-dessus des grandes herbes marécageuses.

J'ai observé ce jeune butor d'Amérique faire preuve de curiosité dans les herbes marécageuses.

Les marais sont également le paradis des grands échassiers comme le grand héron. Grâce à leurs très longues pattes, ils peuvent s'installer et patienter sagement qu'une proie passe devant eux.
Il y a tellement de grands hérons dans les lacs bas-laurentiens du Témiscouata qu'en tant qu'observateur, on a souvent le privilège de voir des interactions entre deux individus qui se disputent le même secteur d'alimentation. Ce comportement revendicateur donne parfois lieu à des spectacles extraordinaires quand on peut voir l'envolée d'un grand héron dans toute sa splendeur et son envergure de près de 2 mètres.
''Les marais sont des milieux très importants pour l'écosystème en place. C'est une raison de plus pour bien s'éduquer sur le fonctionnement de ces lieux avant de les explorer.''
Lors de cette photo, ce grand héron venait de s'envoler suite au passage d'un pygargue à tête blanche à basse altitude.
Bref, le Bas-Saint-Laurent est un vaste territoire tellement riche en lac dont le Lac-Témiscouata et les lacs environnants qui constituent un réel bijou québécois pour tous les amoureux de la nature et tout particulièrement pour ceux qui apprécient l'observation aviaire.
Chose certaine, la navigation et l'exploration de ces lacs est gage de découverte, d'inspiration et sans aucun doute, d'une petite touche de magie.
Au plaisir de se voir dehors,
Éric Deschamps, photographe de nature sauvage
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