Le Blogue du BSL

Un peu d'histoire : La villégiature au Bas-Saint-Laurent!

Lun, 13 juin 2022

Collaboration spéciale de Vincent Collard

Crédit : La façade ouest du château Montrose, la villa de la famille Allan. Photographie probablement prise dans les années 1920.© Musée du Bas-Saint-Laurent

Avant même qu'apparaisse la notion de tourisme, le Bas-Saint-Laurent était déjà une destination prisée des villégiateurs. Du milieu du 19e siècle au milieu du 20e, nos lieux de villégiature étaient les plus courus du continent. De riches familles canadiennes, américaines et même britanniques y passaient tous leurs étés. Surtout anglophone, cette tradition a vu le jour pour plusieurs raisons.

Québec comptait alors une importante communauté d'hommes d'affaires, d'administrateurs et de militaires anglophones. On confia à plusieurs d'entre eux la mission d'explorer ce territoire présentant un grand intérêt économique (mines, forêts…) et sécuritaire - proximité des États-Unis, dont les menaces d'invasion sont encore fraîche dans les esprits. En résulteront plusieurs récits de voyage publiés à Montréal, Toronto, voire Londres.

En ce début d'ère industrielle, l'été n'est pas une saison où il fait bon vivre en ville. À la chaleur accablante et à l'air vicié par la pollution des usines s'ajoutent la peur de la contagion consécutive à l'arrivée massive d'immigrants européens fuyant la famine ou les épidémies.

À la recherche de lieux isolés et frais, ceux qui ont des moyens — membres de l'administration publique, hommes d'affaires fortunés… — achètent ou louent des propriétés éloignées des grands centres. Nos « places d'eau » sont idéales pour eux !

Crédit : Madame Chassé, Henri Thivierge, Isabelle Chassé et Paul-Émile Martin, à la grève de Saint-Denis-De La Bouteillerie (1916). @Musée du Bas-Saint-Laurent
Crédit : Un groupe en habits du dimanche, au quai de Notre-Dame-du-Portage. @Musée du Bas-Saint-Laurent

Même établie chez nous depuis plusieurs générations, l'élite anglophone cultive une certaine nostalgie de ses origines. Dans le climat frais et l'air salin, souvent brumeux, des abords du Saint-Laurent, elle retrouve une ambiance qui lui rappelle les côtes d'Angleterre ou d'Irlande. De plus, à cette époque et dans ce milieu, il est de bon ton d'opposer aux affres de l'urbanisation moderne les bienfaits d'une vie plus proche de la nature. Le Bas-Saint-Laurent est riche en paysages inspirants, majestueux, qui incitent au recueillement.

C'est le début des guides touristiques, qui rivalisent de superlatifs pour chanter les vertus et beautés de notre coin de pays. Journaux et magazines nord-américains, qui connaissent alors leur âge d'or, publient de leur côté de plus en plus d'articles sur le sujet - parfois signés par des auteurs renommés, tel Arthur Buies.

Envie d'en apprendre davantage ? Visitez l'exposition virtuelle Aller aux eaux salées, présentée par le Musée du Bas-Saint-Laurent. De magnifiques images et de riches textes vous plongeront au cœur du sujet !

Crédit : Madame Lucien Gélinas et Isabelle se baignent à Saint-Denis-De La Bouteillerie (1920). @Musée du Bas-Saint-Laurent
Crédit : Anse à Cacouna @Société d'histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup
Crédit : L'hôtel Boucher, à Notre-Dame-du-Portage. @Musée du Bas-Saint-Laurent

Un immense merci au Musée du Bas-Saint-Laurent et à la Société d'histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup pour le prêt des photos pour cet article.

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